L’Algérie condamne avec force le trafic d’êtres humains (Ouyahia)
30 novembre 2017
"L’Algérie tient à condamner avec force, le trafic
d’êtres humains, pratiqués par les réseaux de crime
transnational, crime qui prend des formes diverses, du
terrorisme, au trafic de drogues, à la traite
esclavagiste de personnes", a affirmé M. Ouyahia dans
son intervention sur la thématique "Mobilité, migration
et jeunesse".
A ce titre, il a indiqué que "la Libye est victime de ce
crime survenu sur son territoire déchiré et secoué par
une crise dont chacun ici se remémore l’origine",
faisant observer que "cela nous interpelle tous ensemble
pour redoubler d’efforts en vue du règlement de cette
crise, dans la préservation de l’unité, la souveraineté
et l’intégrité de la Libye".
Evoquant l’Algérie, M. Ouyahia a indiqué que "confronté
à une situation inédite par son ampleur, mon pays, le
plus exposé aux flux migratoires au Maghreb en raison de
sa stabilité au plan sécuritaire et de sa dynamique
économique, y fait face en mobilisant ses seuls moyens
matériels et financiers, toujours plus importants, tout
en demeurant animé de considérations humanitaires et de
solidarité".
Il a expliqué que c’est dans cet esprit que l’Algérie a
mis en place un dispositif juridique permettant aux
migrants de séjourner sur son territoire et d’accéder,
de manière indiscriminée, aux soins de santé, à la
scolarité gratuite et même au marché de l’emploi.
Il a ajouté que l’Algérie s’est aussi dotée d’un
dispositif socio-économique de nature à favoriser une
meilleure prise en charge des jeunes candidats à la
migration irrégulière.
En parallèle, l’Algérie "consent des efforts notables en
matière de prévention et de lutte contre l’immigration
irrégulière à travers la consolidation du dispositif de
surveillance de ses frontières et de ses côtes et la
réadaptation régulière des plans de prévention et de
lutte aux modes opératoires des réseaux de passeurs", a
relevé le Premier ministre dans son intervention.
Il a également fait savoir, qu’à ces actions s’ajoutent
"la concertation que l’Algérie se fait un devoir
d’entretenir avec les pays d’origine de son voisinage,
notamment le Niger et le Mali, pour organiser le
rapatriement de leurs ressortissants en situation
irrégulière de la manière la plus humaine possible, en
tenant dûment compte des contraintes qui sont les leurs
mais aussi des considérations d’ordre public qui se
posent avec acuité à mon pays".
L’ampleur de la crise migratoire en Méditerranée
conforte notre conviction quant à "la nécessité d’úuvrer
à l’endiguement de ce fléau par une stratégie holistique
qui tienne compte des causes profondes à prendre en
charge pour lutter efficacement et durablement contre ce
phénomène", a recommandé M. Ouyahia.
Il s’agit, a-t-il expliqué, en premier lieu de "prévoir
et régler les conflits armés, de poursuivre le combat
contre le terrorisme et la criminalité organisée, et
d’apporter l’aide au développement en s’engageant
sérieusement sur la voie de l’investissement, de la
croissance et de la création d’emplois".
Il s’agit aussi, a poursuivi le Premier ministre, de
"lutter avec efficacité et fermeté contre la traite des
personnes, les réseaux de passeurs et toutes les fromes
de violences exercées contre les migrants, et les plus
vulnérables d’entre eux, les femmes et les enfants".
Promouvoir une approche toujours "plus humaine et plus
solidaire"
Pour M. Ouyahia, le thème sensible de la migration et la
jeunesse, témoigne de "l’intérêt cardinal" que les pays
africains et européen attachent à cette problématique
d’ensemble et à "la nécessité de lui apporter un
traitement approprié et à la mesure des attentes".
"Parce que le drame de la migration affecte en premier
lieu la jeunesse, frange la plus fragile et la plus
exposée de nos sociétés, nous sommes tous aujourd’hui
interpellés par l’impérieuse nécessité de conjuguer nos
efforts pour mettre fin à ce drame", a-t-il recommandé.
Il a estimé que "le rôle des Pouvoirs publics de nos
sociétés doit consister en une action globale et
soutenue et une prise en charge de la jeunesse et de ses
aspirations et ses ambitions à assumer et réaliser ses
projets , ajoutant que cette jeunesse doit se sentir
partie prenante des mutations qui interviennent dans nos
sociétés au triple plan politique, économique et
social".
"Je voudrais dans ce contexte rappeler l’attachement de
l’Algérie à la Déclaration sur la Migration, adoptée en
Juin 2015 par la 25ème session ordinaire de la
Conférence de l’Union Africaine, tout en réitérant la
nécessité de faire face légalement mais aussi
humainement aux contraintes que génèrent les flux
migratoires irréguliers", a encore souligné le Premier
ministre.
"Je voudrais, également, rappeler que mon pays a
apporté, au niveau africain, une contribution décisive
dans l’élaboration d’une position africaine commune sur
la migration et le développement de même qu’il a pris
une part active au Sommet consacré à la migration qui
s’est tenu à La Valette en novembre 2015", a-t-il dit,
suggérant de "promouvoir une approche toujours plus
humaine et plus solidaire de cette question combien
délicate dans le respect de nos engagements
internationaux et de la souveraineté des Etats".
"Si l’on peut admettre que la responsabilité devra être
partagée, le fardeau résultant des conséquences induites
par la lutte contre la migration irrégulière ne saurait
incomber aux seuls pays d’origine ou de transit, du
reste démunis face à l’ampleur de ce phénomène", a
souligné le Premier ministre.
Il a précisé que "les partenariats, s’ils sont, à
l’évidence, incontournables pour traiter de ce
phénomène, devraient intégrer, de manière équilibrée,
les intérêts et les préoccupations des pays d’origine et
de transit dans une égale mesure que ceux de
destination".
Pour un partenariat "exemplaire" entre l’Afrique et
l’Europe
Le Premier ministre a toutefois fait remarquer que
l’ampleur prise au cours des quinze dernières années par
le phénomène de l’immigration irrégulière dans le monde,
ne devrait pas détourner la Communauté internationale,
ni les deux Organisations, de l’objectif essentiel de
"bâtir un partenariat exemplaire entre les deux
continents et de poser la base d’un règlement durable et
de long terme pour certains défis comme celui de la
migration irrégulière".
"Certes, les mesures policières et de contrôle aux
frontières, tout comme celles destinées à lutter contre
l’immigration irrégulière sont nécessaires. Elles ne
sauraient, toutefois, suffire à elles seules ni occulter
l’oeuvre commune à long terme qui nous incombe à tous
dans un cadre globale et concerté" , a relevé M. Ouyahia.
"Elle ne saurait pas plus faire obstacle à la migration
légale et ordonnée qui constitue en ces temps de
mondialisation un levier important pour les échanges et
la coopération entre les peuples et entre les pays" ,
a-t-il conclu.